« Compagnons, pain en poche »

M’en allant compagnon, pain en poche,

Telles les notes sans pains, sans cloches,

A copains, avec qui l’on partage son pain,

Incorpore ta farine doucement avec tes mains.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Tels les liens de la coalition proche,

A copains, dégustant pain, pâtes au logis,

Pétrie ardemment, la pousse du pain grandit.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Tels les doux sourires qui accrochent,

A copains, refusant de manger le pain du roi

Voici la clé de boulangerie devant l’interroi.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Tels les suaves mots qui ricochent,

A copains, prisant cette miche alléchante,

Laisse reposer à la température ambiante.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Tels les vallons traversés sans valoches

A copains, confrères du bara gwin de l’élocution,

Rompt enfin la pâte pour stopper la fermentation.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Telles les marches ensemble façon gavroche,

A copains, naissant mieux au pain qu’en farine,

Crée ce singulier visage flûté qui t’illumine.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Telles les étoiles qui brillent dans cette approche,

A copains, appelant à l’invention des soutiens,

Signe, incise et enfourne ton pain devenu tien.

M’en allant compagnon, pain en poche,

Telles les couleurs des eaux vives d’une bamboche

A copains, présentant leurs toiles achevées du matin

Et si tu dégustes, c’est d’avoir mangé plus d’un pain.

Carole MAIRE (Auteure, Poète, Psychanalyste)

La Turbie France 10/10/2015